Laisse-moi te raconter l'Histoire
Parle en #cc6699
© Ely
Le week-end. Pour certains, c'était l'occasion de réviser pour le lundi (Elyonne doutait encore que ce genre de personnes existe vraiment, mais elle ne désespérait pas d'en rencontrer un jour), pour d'autres de rentrer chez leurs parents, pour d'autres encore de sortir entre amis. Elyonne, elle, n'avait pas eu le choix ce week-end. Alors qu'elle l'évitait le plus possible en temps normal, à cause du top grand changement dans son quotidien, elle avait fini par accepter de rentrer à la maison et de passer un peu de temps avec son nouveau petit frère, mais elle avait vite manqué d'air. Il était à peine quatorze heures quand elle s'était éclipsée, filant discrètement après le repas, trop déroutée par cette nouvelle atmosphère.
À peu près certaine de ne croiser personne qu'elle connaîtrait ou qui répandrait la rumeur, elle avait gardé ses lunettes, qu'elle ne portait que les week-ends pour reposer ses yeux des lentilles. Pour ses cheveux, elle avait opté pour ses petits nœuds rouges habituels, un sur chaque tempe, et elle avait enfilé un débardeur vert et un short en jean, malgré la fraîcheur de la journée. Elle faisait confiance à son manteau, qui lui arrivait aux genoux, pour la protéger du vent. La vérité, c'est qu'elle était sortie de chez elle sans trop savoir où aller, mais que ses pas – ou son instinct – avaient fini par la mener jusqu'à un petit parc au cœur de quartier où vivaient ses parents. Un parc avec de jeunes couples qui pique-niquaient sur des bancs, des plus âgés qui se promenaient main dans la main entre les allées, mais surtout un parc avec des jeux pour enfants, vers lesquels elle se dirigea sans réfléchir.
Au début, elle se contenta de s'installer sur une balançoire et de se laisser porter d'avant en arrière, le plus haut possible, jusqu'à faire un concours avec le garçon qui occupait le siège d'à côté – concours qu'elle gagna quelques secondes avant que la mère du petit vienne lui demander de ne pas se balancer aussi haut car il risquait de tomber. Avec un petit soupir, Elyonne lâcha sa balançoire pour aller rejoindre un groupe d'enfants de cinq ou six ans dans le bac à sable. Elle les regarda enterrer des cailloux ou des jouets et, pour l'un d'eux, un trousseau de clefs qu'il avait plutôt intérêt à retrouver avant de partir s'il ne voulait pas se faire méchamment gronder par ses parents. Ils la fixèrent un moment, déconcertés, mais reprirent leurs jeux quand ils virent qu'elle faisait comme eux, enterrant son téléphone portable et une paire de chaussettes qui s'était inexplicablement retrouvée dans sa poche.
- Eh, vous voulez jouer aux archéologues ? demanda-t-elle de sa voix fluette.
Les enfants la regardèrent sans répondre et elle se demanda s'ils avaient une idée du sens du mot. Probablement pas, ils étaient encore jeunes pour la plupart des films et dessins animés qui abordaient le sujet, alors elle tira des pinceaux larges de la sacoche qu'elle traînait toujours avec elle, attachée à sa cuisse – comme un cliché d'aventurière-archéologue, justement.
- Les archéologues, c'est les gens qui trouvent les fossiles de dinosaures. Vous savez ce que c'est?
- Oui ! Les dinosaures c'est cool !
Elyonne hocha la tête : elle partageait son avis depuis qu'elle avait son âge. Elle tendit donc un pinceau à chaque enfant et chercha autour d'elle jusqu'à trouver des petites pelles à sable.
- Il faut creuser doucement. Et quand on touche quelque chose, on frotte très fort avec le pinceau pour pousser tout le sable et récupérer les objets caché. On trouvera peut-être un dinosaure ou un trésor !
Son enthousiasme pouvait sembler feint de l'extérieur, mais elle était honnêtement tentée par l'idée, et quand les enfants lui prirent presque les pinceaux et les pelles des mains pour commencer leur excavation, elle sourit avant de se joindre à eux.
À peu près certaine de ne croiser personne qu'elle connaîtrait ou qui répandrait la rumeur, elle avait gardé ses lunettes, qu'elle ne portait que les week-ends pour reposer ses yeux des lentilles. Pour ses cheveux, elle avait opté pour ses petits nœuds rouges habituels, un sur chaque tempe, et elle avait enfilé un débardeur vert et un short en jean, malgré la fraîcheur de la journée. Elle faisait confiance à son manteau, qui lui arrivait aux genoux, pour la protéger du vent. La vérité, c'est qu'elle était sortie de chez elle sans trop savoir où aller, mais que ses pas – ou son instinct – avaient fini par la mener jusqu'à un petit parc au cœur de quartier où vivaient ses parents. Un parc avec de jeunes couples qui pique-niquaient sur des bancs, des plus âgés qui se promenaient main dans la main entre les allées, mais surtout un parc avec des jeux pour enfants, vers lesquels elle se dirigea sans réfléchir.
Au début, elle se contenta de s'installer sur une balançoire et de se laisser porter d'avant en arrière, le plus haut possible, jusqu'à faire un concours avec le garçon qui occupait le siège d'à côté – concours qu'elle gagna quelques secondes avant que la mère du petit vienne lui demander de ne pas se balancer aussi haut car il risquait de tomber. Avec un petit soupir, Elyonne lâcha sa balançoire pour aller rejoindre un groupe d'enfants de cinq ou six ans dans le bac à sable. Elle les regarda enterrer des cailloux ou des jouets et, pour l'un d'eux, un trousseau de clefs qu'il avait plutôt intérêt à retrouver avant de partir s'il ne voulait pas se faire méchamment gronder par ses parents. Ils la fixèrent un moment, déconcertés, mais reprirent leurs jeux quand ils virent qu'elle faisait comme eux, enterrant son téléphone portable et une paire de chaussettes qui s'était inexplicablement retrouvée dans sa poche.
- Eh, vous voulez jouer aux archéologues ? demanda-t-elle de sa voix fluette.
Les enfants la regardèrent sans répondre et elle se demanda s'ils avaient une idée du sens du mot. Probablement pas, ils étaient encore jeunes pour la plupart des films et dessins animés qui abordaient le sujet, alors elle tira des pinceaux larges de la sacoche qu'elle traînait toujours avec elle, attachée à sa cuisse – comme un cliché d'aventurière-archéologue, justement.
- Les archéologues, c'est les gens qui trouvent les fossiles de dinosaures. Vous savez ce que c'est?
- Oui ! Les dinosaures c'est cool !
Elyonne hocha la tête : elle partageait son avis depuis qu'elle avait son âge. Elle tendit donc un pinceau à chaque enfant et chercha autour d'elle jusqu'à trouver des petites pelles à sable.
- Il faut creuser doucement. Et quand on touche quelque chose, on frotte très fort avec le pinceau pour pousser tout le sable et récupérer les objets caché. On trouvera peut-être un dinosaure ou un trésor !
Son enthousiasme pouvait sembler feint de l'extérieur, mais elle était honnêtement tentée par l'idée, et quand les enfants lui prirent presque les pinceaux et les pelles des mains pour commencer leur excavation, elle sourit avant de se joindre à eux.
13 octobre 2018