She's crazy, no ?
Salle commune - 2 jours avant les vacances d'hiver
Hayley en avait un peu marre de sa chambre pour le moment et avait besoin de changer d'air. Elle avait donc pris la décision début de soirée de rester dans la salle commune, entre révisions et son appel quotidien pour avoir des nouvelles de ces animaux. Sauf qu'aujourd'hui, elle était plutôt d'humeur triste. Il faut dire qu'à son temps de table, ses parents lui avaient envoyé un mail lui signalant qu'elle resterait à Hampton pour la période de vacances, eux-mêmes ne pouvant se déplacer jusque Londres faute de réunion et de trop de travail selon eux. Mais Hayley n'était pas dupe, elle avait bien compris au fond qu'ils n'avaient tout simplement pas envie de la voir elle.
Elle avait bien essayé de négocier, prétendant pouvoir rester seule dans leur maison étant donné que les domestiques seraient là. Mais rien n'y fait, la conversation semblait clause dès le moment où ils lui avaient annoncé la nouvelle. Ils ne plieraient pas et au bout du 10e mail, elle avait fini par accepter la situation, sans plus jamais rien répondre à ces derniers qui se prétendaient maintenant inquiets de son silence. Oui, elle faisait la tête comme un gosse de 5 ans à qui on refuse une sucette. Mais elle avait envie de pouvoir caliner Charlie et Rudolph, s'éloignait de ce monde élitiste où elle ne se sentait pas à sa place et surtout, pouvoir fêter Noël avec sa domestique Maria, femme qu'elle affectionnait particulièrement. Une seconde mère à ses yeux.
Cela faisait maintenant deux heures qu'elle était installée sur la table au centre de la pièce, un ordinateur sur le côté et les papiers de cours étalés devant elle. Niveau de sa concentration ? 0. Elle avait joué sur son téléphone une bonne partie du temps, n'arrivant pas à comprendre la théorie de positivisme que la prof de sociologie leur avait refilé. Elle regrettait vraiment d'avoir pris cette option dans le fond... Mais bon, elle allait devoir faire avec jusque l'année prochaine.
Par chance, en jetant un regard à l'heure, elle se rendit compte qu'il était temps pour elle de passer l'appel Skype, la domestique ayant sans doute fini de manger et devait déjà l'attendre avec ses bébés devant l'écran. Alors, plaçant son portable devant son nez, elle chercha dans sa liste de contact et appela Maria. Après 3 sonneries, cette dernière s'afficha sur l'écran, Charlie le serpent Royal sur ses épaules, regardant ailleurs.
" Bonjour Maria !! Comment vas-tu ?" salua joyeusement Hayley tandis qu'elle fit un grand sourire à son amie de toujours. D'aussi loin qu'elle se souvienne, Maria avait toujours vécu au sein de la maison familiale, avec la vieille nourrice partie depuis son entrée au lycée.
" Je vais bien Mademoiselle Taylor, et vous ? Cela avance votre travail de sociologie dont vous me parliez ?" demanda-t-elle avec toute la politesse du monde. Hayley n'avait jamais réussi à faire en sorte qu'elle la tutoie ou l'appelle par son prénom. Elle trouvait cela frustrant au début, mais depuis, elle avait appris à faire avec.
" Celui sur le junkies ? Je l'ai rendu, j'attends les résultats ! J'espère que c'est bon, je déteste ce cours ! Et dis moi, où est Rudolph ? Il est caché ? Il a fui ? Il veut pas voir sa maman ?" lui demanda-t-elle, s'inquiètant. D'habitude, il se plaçait toujours sur le haut du crâne de Maria, sur le côté afin de voir le visage de la rouquine sur l'écran. Mais là, il paraissait invisible et le rire de Maria rassura légèrement la jeune fille. Cela signifiait qu'il devait être dans les parages mais que sa faculté de s'adapter à l'environnement où il se situe fonctionnait particulièrement bien.
"Il est là." montra Maria, un doigt en direction de la plante près d'elle. Fixant mieux cette dernière, elle vit en effet son petit Rudolph, grâce à ses yeux principalement. Un sourire s'élargit sur ses lèvres. " MON BEBEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE" hurla-t-elle, fier de lui. Il avait bien grandi depuis qu'elle l'avait quand même et voir qu'il était autant capable de s'adapter. Elle en vint même à l'applaudir, sans faire attention au fait que quelqu'un venait de pénétrer dans la pièce.
Codage par Libella sur Graphiorum