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Il était une fois... Rudolph !

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Il était une fois... Rudolph ?


" Rudolph, c'est le dernier samedi qu'on passe ensemble, il faut que tu sois sage ! On va aller se balader à Green Park, mais tu ne dois pas essayer de manger les enfants, d'accord ? " s'exclame une jeune fille vêtue d'un t-shirt rouge comme sa chevelure et un jeans bleu foncé. Cette dernière, que l'on prénommera par la suite Hayley, avait sur ses épaules une bête bien étrange : un caméléon. Celui-ci s'appelait Rudolph et portait un beau harnais rose plein de strass. La demoiselle, quant à elle, marchait tranquillement dans la rue, tenant à son bras un panier à pique-nique en osier. Elle voulait profiter des beaux jours restants avant que la grisaille et la pluie ne reprenne leur droit dans ce beau pays qu'est l'Angleterre.


Arrivée à Green Park, Hayley déposa son cher Rudolph par terre pour qu'il puisse se dégourdir un peu les pattes et, le tenant toujours en laisse, se mit à chercher un coin où grignoter sa nourriture. Finalement, un chêne énorme attira son regard et elle se dirigea dans sa direction d'un pas décidé. Elle posa son panier, en sortit une longue couverture à carreau qu'elle étala sur le sol et s'y assit, prenant Rudolph sur ses genoux.

" Tu vas me manquer tu sais ? J'avais envie de te cacher dans ma valise, mais Lola me l'a déconseillée. Mais ne t'en fais pas, elle prendra soin de toi et je t'appellerai tous les soirs." expliqua la demoiselle, faisant une légère moue parce qu'elle était triste de devoir laisser ses deux bébés là-bas. Rudolph, lui, observait doucement les environs, de son regard perçant avant de lancer littéralement sa langue sur la droite et la ramenant tout aussi furtivement. Sans doute une mouche avait été là quelques instants plus tôt, alors que maintenant... elle allait finir dans l'estomac du caméléon.  Hayley se mit à applaudir son petit, trouvant qu'il devenait de plus en plus agile avec sa langue. D'ailleurs, les passants furent attirer par ce qu'elle faisait et se demandèrent pourquoi une demoiselle de son âge se baladait... avec un caméléon en laisse. C'est sûr, il ne devait pas être habitué !

Quant à Hayley, elle, elle ne fit pas attention à ces derniers et sortit ses sandwichs ainsi que sa bouteille de pepsi du panier, étalant sa nourriture sur la couverture, contente d'elle. Enfin, plutôt de Lola qui avait préparé ses sandwichs à la viande préférées, mais elle était fière et c'était le principal. Elle en attrapa un et croqua dedans, s'extasiant du plaisir gustatif qu'elle ressentait à l'instant.


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Hayley Taylor


Il était une fois ... Rudolph ?



Solveig n'avait pas besoin de le dire, c'était écrit sur son front qu'elle était perdue. Silhouette menue croulant sous le poids de ses sacs, foulant un territoire étranger. Seule pour la première fois de sa vie, livrée à elle-même, elle essayait de trouver un point de repère : en vain. Son téléphone n'avait plus de batterie parce que mademoiselle avait eu la bonne idée de passer son trajet dans le bus à visionner le contenu divers et varié qu'offre Youtube. Elle n'avait pas de carte. Juste une adresse : celle de l'école. Oui mais bon, c'était grand Londres. Solveig était habituée aux grandes villes, après tout elle avait habitée à Avignon, mais la Capitale Britannique n'avait rien à voir avec le paysage français. Déjà, il y faisait plus froid que dans le sud de la France, même si pour son premier jour notre voyageuse avait le droit à quelque rayons de soleil, et puis l'ambiance n'était pas du tout la même. Est-ce que Solveig s'y habituerait ? Aucune idée. Elle était à la fois extrêmement excitée à l'idée d'être là, d'assumer sa décision de partir, de vivre à cent pourcent ce renouveau; mais elle était également terrifiée. Etre perdue au milieu de nulle part, ça n'avait pas de quoi rassurer.
Elle avait une sacrée allure avec ses bagages. Elle en avait trois. Le premier était une large valise cabossée et tapissée de stickers geek qu'elle traînait comme un fardeau. Le deuxième un large sac en bandoulière qui la faisait pencher. Et le dernier un sac à dos qu'elle avait badgé à souhait.
On devinait également son voyage à son allure. Sa queue de cheval avait perdu de son dynamisme et l'élastique glissait au fur et à mesure que Solveig marchait. Son t-shirt noir - sur lequel était inscrit "Roses are red, violets are blue, i'm not good at poems, so nice tits" - sortait de son jean serré, les pans tombant sur sa taille svelte. Avec ses grands yeux brillants et ses airs d'enfant sage, on aurait dit une brebis égarée cherchant le reste du troupeau.
Elle fronça les sourcils en arrivant à Green Park. Ce n'était clairement pas sa destination. Tout de même curieuse, elle s'approcha. Si seulement elle avait encore de la batterie, elle aurait pu prendre des photos...
Elle marchait sur les sentiers, observant avec un petit sourire les papillons battre des ailes, les gamins jouer au ballon et les petites mamies radoter.
C'est alors qu'une silhouette sembla se distinguer de l'ordinaire. Une jolie chevelure rouge attira l'oeil de Solveig, avec, juste à côté, un petit caméléon. La blonde passa devant sans détourner le regard, fixant la jeune fille et l'animal à la manière d'une gamine curieuse. Si elle avait eu quarante ans de plus et avait été un homme, on aurait pu la confondre avec un vicieux pervers qui materait lourdement une demoiselle. Là, on aurait juste dit ... Solveig.
Finalement, la blonde ne sut résister. Elle revint sur ses pas et se dirigea vers l'adolescente qu'elle n'avait pas quitté du regard. Peut-être qu'elle pourrait lui demander quelques indications ?
Elle s'arrêta en face d'elle avant de voir enfin la nappe et le déjeuner.
Le ventre de Solveig gargouilla. Elle n'avait pas mangé depuis ce matin...
Bref !
Euh, qu'est-ce qu'on disait ? Bonjour ? La bouche entre-ouverte, debout face à l'autre adolescente, elle réfléchit à ce qu'elle pouvait bien dire.
D'abord, être polie, non ?

- Bonjour, la salua-t-elle doucement avec un accent français à vous détruire les tympans.

Elle se tortilla sur place. Ses articulations commençaient à lui faire mal.
Et ce caméléon était trop mignon. Mais elle était perdue. Elle devait trouver l'académie. Elle avait trop faim.
Plein de pensées se bousculaient dans sa caboche et elle finit par dire la première qui voulut sortir:

- Il a un nom ?

Elle désigna timidement du menton l'animal posé sur l'épaule de son interlocutrice. Ce n'était clairement pas le moment de papoter, mais Solveig se sentait seule depuis qu'elle avait quitté ses parents alors cela qui lui du bien de discuter un peu.
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Il était une fois... Rudolph ?


Assise sur sa couverture, Hayley ne faisait pas vraiment attention à ce qu'il se passait autour d'elle. Non, son regard et toute son attention étaient concentrés uniquement sur son ami de toujours, Rudolph. Ce dernier ne bougeait pas, observant de ses yeux globuleux le monde qui l'entourait, jetant parfois sa langue au hasard dans le vent.

Au moment où Hayley se décidait à attraper l'un de ses sandwichs au roast-beef, elle remarqua des pieds, des chaussures plus précisément, à proximité de sa couverture. Elle leva alors son regard marron vers le visage de la demoiselle et la trouva vraiment mignonne. Bien que celle-ci semblait galérer avec toutes ses affaires de voyages.  Et finalement, la belle blondinette la salua, après semble-t-il un intense moment de réflexion.

" Hi !" répondit simplement Hayley, qui avait bien remarqué que la biche face à elle avait un drôle d'accent. Mais n'ayant jamais eu la chance de quitter ce joli pays, elle ne savait pas vraiment quelle était celui-ci. Allemande peut-être ? Allez savoir, Hayley n'en avait aucune idée.

" Il a un nom ?" demanda son interlocutrice au nom inconnu, cette dernière lui montrant alors son merveilleux Rudolph. Et là, illumination ! Hayley attrapa Rudolph avec un grand sourire, tendant sa petite frimousse en direction du visage de la blondinette. "Oui, il s'appelle Rudolph, il a deux ans et il mange beaucoup de mouches !" s'exclama-t-elle en présentant son animal avec enthousiasme et beaucoup de joie. Elle était contente de voir que quelqu'un d'autre qu'elle était intéressé par l'animal. D'ailleurs, Hayley trouvait que la jeune fille semblait bien fatiguée, alors elle tapota la couverture à côté d'elle.

" Tu as l'air d'une touriste bien fatiguée qui s'est paumée, installe-toi et repose toi un peu !" proposa-t-elle alors, voulant faire sa BA du jour. Et puis, comme ça, pour une fois, elle ne paraîtrait pas trop folle à discuter un peu à Rudolph, les passants penseraient qu'elle discute avec cette blonde... dont l'origine était toujours autant inconnue à la demoiselle.


" Tu viens d'où ? L'Allemagne ?" demanda-t-elle alors, bien trop curieuse. Et puis, elle avait envie de faire la discussion. Façon, il ne pouvait rien ne lui arriver de mal n'est-ce pas ? Une jeune fille qui doit avoir à peu près son âge ne peut pas la tuer ? Ha... peut-être ? Non, Hayley ne le pensait pas ! Rien qu'à son t-shirt, elle comprenait que la jeune fille était totalement inoffensive. "T'as faim ? J'ai trop de sandwich ! Tu peux en prendre si tu veux."

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Hayley Taylor


Il était une fois ... Rudolph ?



Les yeux de Solveig brillèrent de curiosité et d'amusement quand elle se retrouva avec un caméléon sous le nez. Est-ce que ce genre d'animal se caressait ? Elle aurait bien essayé de lui gratouiller la tête, mais elle était trop chargée pour cela. Le caméléon fut présenté en tant que Rudolph le mangeur de mouches. Solveig pencha la tête sur le côté, intriguée. C'était assez drôle de voir deux adolescentes blablater sur un caméléon quand autour d'elles on promenait des chiens. Certains avaient des chats, d'autres des poissons rouges, et la rouquine avait un caméléon.
Solveig souriait bêtement. Elle en oublia totalement la Hampton Academy et son manque de facultés pour se sociabiliser.
L'inconnue tapota la nappe à côté d'elle. Solveig se demanda bien pourquoi : il n'y avait pas de miettes ...

- Tu as l'air d'une touriste bien fatiguée qui s'est paumée, installe-toi et repose toi un peu !

- Merci, dit Solveig d'une petite voix.

Elle se débarrassa de son sac à dos, puis de son sac en bandoulière et posa le tout à côté, près de sa valise. Un peu timide, elle s'assit en tailleur à côté de la demoiselle. C'était si agréable d'enfin de poser, d'arrêter de courir, de paniquer. Surtout qu'elle avait quitté sa famille, et elle lui manquait déjà. Elle revoyait encore sa belle-mère à l'aéroport qui lui répétait les mêmes conseils tout en la recoiffant, son père qui essayait de ne pas pleurer et le dissimulait très mal, sa mère qui lui affirmait que les voyages formaient la jeunesse tout en voulant elle aussi la recoiffer. Et aussi Clémentine, sa petite soeur, qui snappait un peu tout et n'importe quoi, Warren qui l'avait appelé et Cole qui lui avait offert des gâteaux.
Oh ! oui elle avait des gâteaux !
Ha non, elle les avait mangé ...
Bon, n'empêche que ça lui faisait vraiment du bien de juste s'asseoir, de se poser, d'écouter les sons de Londres et d'oublier un peu ce mélange de sentiments qui la faisait chavirer.

- Tu viens d'où ? L'Allemagne ?, demanda la rouquine avant de lui proposer des sandwichs.

Un conseil de sa belle-mère lui revint en mémoire : ne pas accepter la nourriture des inconnus, et encore moins à boire !
Solveig ricana un peu. Désolée, mais elle ne l'écoutait déjà plus. Elle saisit un sandwich du bout des doigts, et très lentement, comme si elle avait peur de le casser, elle prit délicatement une bouchée. Mais toute la grâce de ce geste fut anéantie quand Solveig répondit à son interlocutrice, la bouche pleine :

- Je suis française. Je viens d'Avignon. Et je n'ai pas d'animaux de compagnie mais j'ai des frères et sœurs, alors ça revient au même.

Elle avala sa bouchée, poussa un soupir d'aise, et engloutit le reste du sandwich. Whoa ! Elle aurait pu mangé la couverture tant elle était affamée. Elle prit un second sandwich qu'elle avala tout aussi rapidement. Tant pis pour les bonnes manières, l'estomac parlait !
Tout en mâchant, elle se dit qu'elle devait peut-être essayer de faire un peu plus la conversation. Peut-être poser des questions ? Elle le faisait avec ses abonnés, le problème était qu'ils ne lui répondaient jamais ...
Elle pouvait peut-être la remercier pour le repas, discuter de Rudolph, de Londres, ou lui demander de lui prêter son téléphone, mais non. Solveig avait envie de parler de tout autre chose alors on enterrait la logique et on l'exhumerait quand les poules auront des dents.

- Hé, tu crois que c'est la poule ou c'est l’œuf qui est arrivé en premier sur Terre ?

Bah quoi ? C'était une question existentielle.

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Il était une fois... Rudolph ?


Hayley tendait son animal, tout fière de pouvoir le présenter à quelqu'un et en voyant les yeux de la blondinette s'éclairait, elle eut un sourire encore plus grand. Finalement, après avoir reposé son cher Rudolph sur le sol, elle invita la demoiselle à s'asseoir un peu. Hayley était sûr que cette dernière devint être éreintée. Les touristes le sont toujours quand ils finissent leur trajet. Cette dernière la remercia avant de s'installer et prendre le sandwich que la rouquine lui proposait tout en lui demandant d'où elle venait. Il faut dire qu'Hayley était bien curieuse à ce sujet. Elle avait d'ailleurs des tas de questions à lui poser : comment c'est chez elle ? Et la culture ? Et les choses à voir impérativement ? Mais elle patienta, voulant se montrer calme surtout alors qu'elle avait vraiment envie de ne pas arrêter de parler.

" Ho, la France ! C'est un beau pays ça, non ? C'est vraiment celui de l'amour ? Et Avignon, ça se mange ?" Demanda-t-elle, butant un peu sur le mot Avignon, qui sonnait très... étranger. Ce genre de mots la perturbait un peu vu qu'elle n'était pas vraiment capable de parler autre chose que l'anglais, ce que ces parents lui reprochaient. Certes, ils avaient bien tenté de lui faire prendre des cours de langue, mais Hayley s'arrangeait toujours pour que ses professeurs ne reviennent pas après la première séance, jouant à l'idiote. Et puis, c'était un bon moyen de faire rager ses parents, ce qui était devenu un jeu pour elle depuis qu'elle avait 12 ans.

Au final, Hayley laissa la demoiselle un peu tranquille, qu'elle puisse se rassasier, ce qui faisait pas mal rire d'ailleurs la Year 12. Elle voyait bien sur le visage de son interlocutrice - dont elle n'avait toujours aucune idée du nom - qu'elle était bien contente de pouvoir manger un bout. Ha, oui, elle aussi elle avait l'art d'avoir très faim quand elle faisait des trajets. Certes, pas aussi loin que France - Angleterre, mais il lui arrivait de monter au chalet de ses parents, pas loin de la frontière écossaise. Et puis vint LA question, celle qu'Hayley n'avait jamais su réellement la réponse. Question existentielle qui avait toujours perturbé notre rouquine.

" Alors, en estimant que la poule n'existait pas sous cette forme à une époque... ça veut dire qu'elle a muté... et en général, la mutation se fait au niveau du foetus... donc je répondrai l'oeuf ! Et toi, tu en penses quoi ? " demanda-t-elle alors, avant de prendre Rudolph et s'allongeait sur la couverture, fixant le ciel en caressant le dos du caméléon. "Au fait, je suis Hayley Taylor ! Et je viens d'ici. Enfin, pas de Green Park.. bien que ça doit être cool de vivre dans la nature. Non, je viens d'Angleterre. Et je connais... que l'Angleterre." se présenta-t-elle par ailleurs.

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- Ho, la France ! C'est un beau pays ça, non ? C'est vraiment celui de l'amour ? Et Avignon, ça se mange ?

Solveig sourit face à son enthousiasme tout en se permettant une gorgée d'eau. La France, le pays de l'amour ? Pas vraiment. Solveig n'en connaissait pas beaucoup. L'amour familial, elle y avait le droit bien sûr, elle en était même inondée. En revanche les amitiés ce n'était pas trop ça. Et concernant l'amour amoureux, elle ne pouvait même pas en parler.
Par contre le coup d'Avignon la fit pouffer.

- C'est là où j'habite. Enfin habitais,
précisa-t-elle en s'essuyant la bouche de sa main.

Finalement, Solveig était plutôt bien là. Elle n'avait pas trop l'habitude de discuter aussi longuement avec quelqu'un qui ne soit pas de sa famille. Elle n'avait rien pour vérifier l'heure mais elle était certaine que cela faisait plus de cinq minutes. Quel record ! Elle en aurait eu la larme à l'oeil. A la place, elle se pinça les lèvres, gênée d'être aussi contente pour quelque chose d'aussi simple.
La demoiselle donna son avis sur la question de la blonde qui hocha la tête. Elle, par contre, elle n'en avait aucune idée. Elle aimait juste entendre les gens débattre de ça. Et puis, ne le cachons pas : elle avait juste envie de discuter et c'était le premier sujet de conversation qui lui était venu en tête.
La rouquine s'allongea finalement, prenant soin de son Rudolph, et sembla contempler le ciel. Solveig n'hésita pas un instant avant de faire de même, repue. Une main sur le ventre, les cheveux éparpillés partout autour de son visage et son coude effleurant celui de son interlocutrice, Solveig se perdit un instant dans sa contemplation. Le ciel anglais n'était pas si différent que cela que du ciel français, et pourtant sa saveur était tout autre. Il avait un goût de liberté.

- Au fait, je suis Hayley Taylor ! Et je viens d'ici. Enfin, pas de Green Park.. bien que ça doit être cool de vivre dans la nature. Non, je viens d'Angleterre. Et je connais... que l'Angleterre.

Solveig tourna le visage vers elle, ses grands yeux bleus auxquels le soleil donnait des reflets verts fixés sur Hayley, et ne sut pas parler tout de suite. C'était la première fois que quelqu'un se présentait à elle et visiblement dans un but amical. Et pour la première fois, Solveig allait faire de même.
Elle prit son temps, voulant ancrer ce moment dans sa mémoire pour bien s'en souvenir lors des moments où rien n'ira. Et enfin, après un long silence, elle lui écorcha un sourire:

- Et moi c'est Solveig Sekai. Et euh, je n'ai connu que la France. Par contre, j'adore surfer sur le Net.


Parce qu'elle avait soudainement envie de parler d'elle, et que Hayley en fasse de même bien sûr, et parce qu'elle oublia complètement qu'elle devait aller à l'académie, elle se releva sur un coude afin de mieux voir son interlocutrice. Elle plongea ses yeux dans les siens comme elle aimait le faire et ce sans ciller - ou presque - et, enthousiaste, lui expliqua la chose suivante :

- Je tiens une chaîne youtube : le petit monde de Sol-Trooper.

Le titre était en français, mais Solveig ne s'en rendit pas compte, bien trop contente de pouvoir partager ses passions.

- Ça parle de jeux vidéos. Tu aimes ça ?

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Hayley était très emballée à l'idée de parler d'un pays qu'elle ne connaissait que de nom. Certes, ses professeurs particuliers lui en avait parlé, mais elle avait l'art de ne retenir que ce qui l'intéressait. Et la géographie, c'était pas son plaisir on va dire. Non, elle ne retenait rien et c'est sans doute pour cette raison qu'elle n'avait pas pris ce cours cette année. Elle sentait qu'elle avait échappé au pire.

" Ho... et tu n'habites plus là-bas ? pourquoi ?" demanda la jeune fille, particulièrement curieuse. Elle était toujours comme ça quand il lui arrivait de discuter avec des touristes de passage. Elle aimait parler avec les inconnus parce qu'en général, elle ne les recroisait pas et pouvait donc être elle-même. Etre a little bit crazy quoi !

Hayley s'était allongée, histoire de profiter à son aise du temps qui passait. Elle ne s’inquiétait pas beaucoup non plus de ce que faisait Rudolph, se dernier étant attaché à sa laisse et au poignet de la demoiselle. Et puis, pour une fois, elle pouvait discuter avec quelqu'un qui n'était pas au courant de ce qu'il s'était passé dans sa vie l'année dernière. Et dans le fond, elle en avait bien besoin. Paranoïaque parfois quand elle se sentait suivie, elle en avait marre de devoir toujours rester aux aguets, craignant une nouvelle attaque inattendue. Enfin, elle n'avait pas vraiment envie d'y penser et finalement se remit à discuter avec la demoiselle avant de se présenter à elle tout naturellement et elle écouta cette dernière en faire de même. Un grand sourire s'afficha sur le visage de la rouquine.

" Oui, mais maintenant, tu connais un peu l'Angleterre. Ou du moins... Green Park ! Vous avez des lieux comme ça par chez toi ?" demanda la demoiselle avant d'apprendre que son interlocutrice avait une chaîne youtube.

" Hooo...  Et tu as beaucoup d'abonnés ? Tu fais beaucoup de vidéos ? Et ta communauté, elle est sympas ? Et tu joues à quel jeu ? Perso, je ne joue que rarement... je préfère rester avec Rudolph ! Et aussi Charlie.. mais lui, il est spécial !  " Hayley était littéralement en train de la bombarder de questions. Il faut dire qu'elle s'était toujours demandée ce que cela pouvait faire d'avoir une chaine vidéo et une communauté qui suit ce que tu fais. Oui, Hayley la curieuse voulait touuut savoir ! Et même si elle ne comptait pas en faire, elle trouvait que c'était sympas d'en discuter avec une blondinette comme... Solveig. Nom particulièrement étrange aux yeux de notre Year 12 mais elle se disait que cela devait être typique d'Avignon et ne releva pas.

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Hayley Taylor


Il était une fois ... Rudolph ?



Hayley lui demanda si elle avait des lieux comme Green Park chez elle, à Avignon. Solveig contemplait les nuages en pensant à sa ville natale. Il n'y avait pas vraiment de parc aussi célèbre que celui-ci, mais il y avait bien le festival de théâtre d'été. Elle voyait encore cette adrénaline mensuelle qui grouillait dans les rues, les flyers distribués à la volée, les spectacles de rue et les plus grands à l'intérieur. Elle sentait encore cette chaleur qui lui picotait sur la peau et toute cette vie entre les murs. L'histoire qu'ont lisait sur les pavés et sur chaque façade. Les cigales qui la réveillait. Tout ce bonheur-là. Solveig n'était pas une fan de théâtre mais elle adorait cette ambiance, elle lui permettait de se sentir moins seule.
Elle eut un pincement au cœur et s'apprêta à expliquer tout ça à Hayley mais cette dernière avait déjà renchéri sur le sujet des vidéos:

- Hooo... Et tu as beaucoup d'abonnés ? Tu fais beaucoup de vidéos ? Et ta communauté, elle est sympas ? Et tu joues à quel jeu ? Perso, je ne joue que rarement... je préfère rester avec Rudolph ! Et aussi Charlie.. mais lui, il est spécial !


Solveig rit de bon cœur - pour la première fois depuis son arrivée - alors qu'elle fut engloutie par cet océan de questions. Elle se releva sur les coudes, les rayons du soleil caressant son visage. L'ambiance était si agréable, elle n'avait pas envie de partir.
Elle se mordilla la lèvre, un peu émue. C'était la première fois qu'on semblait vraiment s'intéresser à elle. Elle ne savait pas trop comment s'y prendre alors elle se mit sur le ventre, jouant avec un brin d'herbe, avant de répondre:

- J'ai cinq abonnés et environ deux-cent vidéos. Je ne sais pas si ma communauté est sympa parce que je n'ai jamais reçu de commentaires... Mais je joue à tous les jeux ! Mes préférés sont ceux d'horreur ! C'est mon père qui m'a conseillé d'ouvrir cette chaîne pour rencontrer des gens et me faire des amis, vue que je n'en ai aucun.

Les propos étaient un peu tristes, surtout quand on savait que Solveig avait sa chaîne depuis deux ans déjà. Pourtant, son regard était animé d'une telle passion quand elle en parlait qu'on pouvait oublier la solitude qui raisonnait dans son discours. Il n'y avait que son père pour l'écouter parler de ses vidéos, alors notre blondinette était ravie de partager ça ! Sa belle-mère l'écoutait pour lui faire plaisir mais on sentait qu'elle s'en lassait un peu - heureusement que Solveig ne le comprenait pas -, Warren n'avait pas trop le temps, Cole était franc et lui annonçait tout de go qu'il s'en fichait et Clémentine ne vivait que pour faire des selfies.
Solveig se tourna alors vers Hayley et un sourire sincère fleurit sur ses lèvres roses. Elle jeta un regard vers Rudolph et puis se souvint de la fin de la phrase de la rouquine.

- Charlie ? Tu as un autre animal de compagnie ? demanda-t-elle, curieuse.

Et elle ne posait pas la question par politesse, mais tout simplement parce qu'elle voulait véritablement en savoir plus sur Hayley.


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Il était une fois... Rudolph ?


Comment dire ? Hayley était vraiment admirative à l'idée de rencontrer une youtubeuse française. Elle n'en connaissait aucun en particulier, mais elle trouvait que ces gens avaient l'art d'être particuliers. Des chaines d'humour, elle en connaissait pas mal, et rigolait régulièrement dessus quand elle tentait d'avoir une pause entre deux moments d'étude. C'est sans doute pour cette bonne raison qu'elle avait posé autant de question. Et elle était surtout bien contente de voir que la blondinette ne semblait pas gênée le moins du monde par cette flopée d'interrogations.

" J'ai cinq abonnés et environ deux-cent vidéos. Je ne sais pas si ma communauté est sympa parce que je n'ai jamais reçu de commentaires... Mais je joue à tous les jeux ! Mes préférés sont ceux d'horreur ! C'est mon père qui m'a conseillé d'ouvrir cette chaîne pour rencontrer des gens et me faire des amis, vue que je n'en ai aucun." lui répondit-elle, alors que Hayley buvait littéralement chacun de ses mots... jusqu'à tiquer sur la fin de sa phrase. * Pas d'amis ? Vraiment ? Pourtant elle me parait bien sympas ! J'aurai rêvé de rencontrer quelqu'un comme elle l'année dernière... mais peut-être qu'elle a un vice caché ? Ou bien... un secret terrible ? Je ne sais pas, mais pour moi, elle me parait bien inoffensive et surtout très gentille... Peut-être un peu spéciale, mais ce n'est pas affreux les gens spéciaux.* pensa-t-elle dès lors, avant de se redresser vivement.

" Maintenant, tu en as une ! Et je m'abonnerai à ta chaîne,
je te ferai pleins de commentaires ! J'ai hâte de voir touuuuutes tes vidéos !
" s'exclama-t-elle d'un air déterminé, les sourcils légèrement froncés. Elle aurait bien levé le poing en guise d'appui sur ses propos, mais elle trouvait que ce serait en faire trop. Et puis, elle n'avait pas envie d'effrayer Solveig. "Ou en tout cas, tu as au moins une connaissance... mais je suis sûre que si on se recroise un jour, on sera amie ! D'ailleurs, je ne t'ai pas demandé, mais tu vas où comme ça avec toutes tes affaires ?" demanda-t-elle, curieuse de savoir ce que la jeune fille venait faire à une telle période à Londres. Certes, elle était habituée de voir des touristes débarqués à n'importe quel moment de l'année, mais souvent les jeunes français, elle ne les croisait qu'aux périodes de vacances. Alors en voir une aussi près du jour de rentrée... c'était particulier.

Mais très vite son attention se porta sur tout autre chose. Solveig venait de lui poser une question primordiale : qui est Charlie ? Et là... ses yeux s'illuminèrent de bonheur, alors qu'elle sortait telle une arme son téléphone, plaçant sous le nez de la blondinette son fond d'écran. Un serpent noir et blanc y figurait, portant le nom de Serpent Royal... surnom : Charlie. Charlie son bébé, son amour, celui qui lui manquerait encore plus que sa famille, tout comme Rudolph. " Charlie, c'est lui ! Il est GE-NI-AL ! Il me fait des câlins tout le temps. Mais lui, je n'ai pas de laisse pour le balader... alors... il est resté à la maison." s'exclama-t-elle joyeusement, rangeant finalement son téléphone pour reprendre un peu Rudolph et lui faire des caresses, un sourire satisfait sur le visage.


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Avec
Hayley Taylor


Il était une fois ... Rudolph ?



- Maintenant tu en as une !, répondit Hayley à Solveig lorsque cette dernière lui avait affirmée ne pas avoir d'amis. Et je m'abonnerai à ta chaîne ! Je te ferais pleins de commentaires ! J'ai hâte de voir touuuuutes tes vidéos !

Plus Hayley exprimait son enthousiasme, plus Solveig se sentait réchauffée. Ce n'était pas la même chaleur que celle des rayons du soleil, mais quelque chose de plus intérieur. Sa joie suite à ses mots se dessina sur son visage, se traduisant par un large sourire. C'était vrai ? Elle voulait bien être son amie ? Elle voulait bien ne pas la laisser seule ?
Elle avait le cœur qui battait la chamade. Est-ce que désormais elles allaient faire plein d'activité ensemble ? Allaient-elles organiser ses pyjamas party? Jouer à Action/Vérité ? Et avoir des discussions de filles hyper clichées comme Solveig n'en avait jamais eu ? Ce genre de conversation qui ne l'intéressait pas mais tout le monde passait par là, non ?
Et puis cette histoire de commentaires ? Ce n'était pas une blague ? Parce qu'elle en avait reçu trois jusque là. Les deux premiers étaient une pub et le troisième un mec qui accusait le père de Solveig d'être un voleur pour avoir mis toutes les étoiles du monde dans ses yeux. Ce qui était ridicule, le père de Solveig était un honnête homme !
Ses yeux brillaient tandis qu'Hayley poursuivait son discours :

- Ou en tout cas tu as au moins une connaissance … Mais je suis sûre que si on se recroise un jour, on sera amies ! D'ailleurs je ne t'ai pas demandé, mais tu vas où comme ça avec toutes tes affaires ?

C'est alors que Solveig se statufia en se souvenant de son objectif premier. Toute la joie éprouvée avant redescendit subitement. Elle avait complètement oubliée qu'elle avait un horaire à respecter, qu'elle n'avait aucune idée de l'heure ni même du chemin à emprunter pour rejoindre son lieu de rendez-vous : la Hampton Academy.
Elle se frappa le front de la main et se releva brusquement, si bien qu'elle chancela un peu. Hayley lui parla de Charlie à ce moment-là et ça désola Solveig mais elle ne l'écouta que d'une oreille. Elle était trop occupée à remettre son gros sac sur son épaule et à attraper sa valise. Elle coinça d'ailleurs ses cheveux dans la sangle mais ne sembla pas s'en rendre compte. Son regard perdu et paniqué ne savait où se posait et ce n'étaient certainement pas ses mèches platines qui allaient l'intéresser.

- Euh excuse-moi mais en fait je suis en retard, enfin je crois vue que je n'ai aucune idée de l'heure, s'excusa-t-elle en bafouillant auprès de son interlocutrice.

Et merde, et merde, et merde ! Être seule dans Londres c'était vraiment une idée pourrie ! Elle aurait presque pu se mettre à pleurer tant tout le stress lui faisait pression.
Elle inspira profondément pour se calmer : il ne fallait pas non plus que Hayley garde une mauvaise image d'elle.
Rho merde, Hayley ! Dire qu'elle était en train de se faire une amie et elle allait devoir l'abandonner …

- Je dois me rendre au plus vite à la Hampton Academy en fait. Je suis nouvelle et je n'ai aucune idée d'où c'est, et je n'ai pas l'heure et … ah ça je te l'ai déjà dit … Mais voilà …

Elle avait le visage rouge et le souffle court comme si elle avait couru un marathon. Le stress avait un impact sur son physique plutôt amusant, à y réfléchir. Mais bon, Solveig ne réfléchissait pas. Surtout là, maintenant, qu'elle se souvenait qu'elle n'avait pas le droit de se pavaner ainsi.


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Il était une fois... Rudolph ?


Alors qu'elle essayait de rassurer Solveig, car elle avait un peu mal au coeur quand même pour elle qu'elle ait l'impression de ne pas avoir ami, elle vit le visage de la jeune fille changeait. Cette dernière venait sans doute de réaliser que cela faisait maintenant un petit moment que les jeunes filles étaient assises ici, tranquillement à discuter. Cette dernière lui expliqua qu'elle avait un rendez-vous et qu'elle pensait être en retard.

Hayley, sur le coup, jeta un coup d'oeil à sa montre avant de signaler à son interlocutrice qu'il était déjà 1h30 p.m. avant de se redresser pour aider la demoiselle, tout en plaçant son adorable animal sur l'épaule. Hayley fixa quelques instants la blonde avant de lui faire un grand sourire émerveillée.

" Je sais où est la Hampton ! J'y suis également, enfin... je vais y entrer cette année, mais j'ai déjà déposé une partie de mes affaires là-bas !" s'exclama-t-elle joyeusement en commençant à ranger ses affaires. " Je vais t'accompagner et t'aider, à deux ça se passera mieux." proposa-t-elle avant de prendre son sac sur son bras et attraper l'un de ceux de Solveig.

"Mais par contre, qu'on se le dise, tu t'es vachement paumée. Je vais nous prendre un taxi pour faciliter le trajet." précisa-t-elle en se dirigeant d'un pas calme vers l'une des sorties du parc, celle où il y avait souvent des taxis libres attendant les touristes qui souhaitaient visiter l'autre côté de la ville après leur tour de Hyde Park. Sur le chemin, elle veillait à ne pas faire tomber Rudolph. "En fait, je me demandais... pourquoi la Hampton ? Vous n'avez pas de bonnes écoles en France ?" demande-t-elle avec intérêt, se demandant vraiment ce qui pouvait pousser une française à venir étudier ici, en Angleterre.

Toujours en marchant, elle remarqua une petite troupe d'oies qui passait par là et s'arrêta pour les laisser traverser le chemin. " Attention, elles sont vicieuses ici. Si tu leur coupes la route, elle te court après." s'exclama la demoiselle avec un grand sourire, se rappelant plus jeune la seule fois où elle avait osé le faire et le nombre de pincettes que ses mollets avaient subi à l'époque.


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Avec
Hayley Taylor


Il était une fois ... Rudolph ?



Solveig pleurait intérieurement des trombes de larmes. Comment allait-elle faire mais comment allait-elle faire ?
C'est quand elle réfléchissait au discours qu'elle dirait à son père quand elle trouverait le moyen de l'appeler pour lui dire qu'elle était à la rue que Hayley, sa sauveuse, lui expliqua qu'elle venait tout juste d'arriver à la Hampton et qu'elle savait comment s'y rendre. Solveig l'aurait prise dans ses bras si la rouquine n'avait pas eu à ce moment-là les mains prises. Solveig apprécia qu'elle lui prenne son sac. Promis, elle lui paierait une glace ou un café pour la remercier !
Elles sortaient du parc et la blondinette observait les alentours, attentive. C'était vraiment une très grande ville, Londres. Solveig se dit qu'elle était vraiment ...

- ... paumée. Je vais nous prendre un taxi pour faciliter le trajet.

Réflexe : Solveig fouilla ses poches. Elle trouva son porte-monnaie et l'ouvrit tristement : elle n'avait plus beaucoup d'argent. Elle avait beaucoup dépensé dans l'aéroport pour des goodies en tout genre et de la nourriture qu'elle n'avait même pas mangé - par contre le SDF avait du se régaler - et donc ignorait s'il lui resterait assez pour un taxi.

- En fait, je me demandais... pourquoi la Hampton ? Vous n'avez pas de bonnes écoles en France ?

Solveig haussa les épaules. Pourquoi avait-elle choisie la Hampton ? Elle aurait pu prendre n'importe quelle école dans n'importe quel pays. Elle ne savait pas quoi dire, alors elle laissa les premiers mots qu'elle avait en tête franchir ses lèvres:

- J'avais besoin de changer d'air ...

C'est alors que des oies traversèrent non loin sous un commentaire d'Hayley. Solveig se fit la remarque que la rouquine était fichtrement bavarde, mais ça lui faisait beaucoup de bien. C'était très agréable de l'écouter parler. En voyant les oies, Solveig ne put s'empêcher de sourire et de citer Les Aristochats, en français :

- " Et faites comme si vous étiez des oies ! "

C'est alors qu'elle dandina des fesses, imitant les chats du film essayant d'être des oies, ce qui la fit bien rire. Elle se débrouilla pour sortir son dossier d'inscription. On y voyait ses noms et prénoms, sa classe, ses cours, ses clubs, le numéro de sa chambre - G01, etc.

- Tu viens d'arriver aussi alors ?, demanda Solveig alors qu'un taxi arrivait. Ça te dérange si ...

Elle hésita longuement, se mordillant la lèvre, puis se lança :

- ... si on s'échangeait nos numéros ?

Pitié qu'elle dise oui ! Au moins Solveig ne serait plus tant que ça paumée et elle resterait en contact avec son amie !

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Il était une fois... Rudolph ?


Changer d’air ? Hayley se demandait ce qui pouvait parfois pousser les gens à partir de la sorte pour juste ‘changer d’air’ comme si c’était le plus naturel au monde. Elle, elle en était tout simplement incapable. Bien sûr, elle l’avait envisagé à une époque, enfin, l’année dernière…mais être loin de ses animaux, c’était impossible pour elle. Déjà qu’elle ne pourrait les voir que le week-end, si en plus elle allait vivre à l’autre bout du monde… elle se sentirait trop triste. Juste triste.

« Je vois…. C’est un peu étrange tout de même. » dit-elle simplement, avant de lui faire une remarque sur les oies. Elle eut une réponse, mais ne la comprit pas. Elle vit juste la demoiselle se dandiner du fessier et cela la fit rire sans réelle raison. Elle était simplement amusée par sa spontanéité. Un taxi arrivait d’ailleurs et Hayley lui fit signe. Le chauffeur descendit ouvrir son coffre tandis que la blondinette posa une question qui égaya la rouquine : elle lui demandait son numéro. Chose exceptionnelle, on demandait rarement à Hayley ce genre de chose il faut dire, alors forcément, elle ne pouvait qu’en être heureuse. Elle sortit de sa poche à la vitesse de l’éclair son téléphone, prête à encoder le numéro de la jeune française.
« Mais avec grand plaisir ma lucette ! Donne le moi, comme ça, on essaiera de se croiser entre deux cours haha ! » s’exclame-t-elle en toute gaieté avant d’entrer les chiffres que lui indiquer la demoiselle. Une fois fait, elle donna le sien puis s’installa dans le taxi, Rudolph sur les genoux. Ce dernier ne semblait pas perturber par la voiture, et le chauffeur n’osa même pas poser la moindre question. De toute façon, il avait bien l’habitude de voir des choses étranges ici.

« En fait, on n’est pas si loin que ça de l’école, il faut juste connaitre le quartier. Emmenez nous à la Hampton s’il vous plait. » déclare-t-elle avant de se tourner en direction de sa nouvelle amie. « c’est quand même pas courant de croiser quelqu’un de son école avant la rentrée, surtout quand elles sont toutes deux nouvelles. Je trouve ça relativement amusant pour ma part. Tu imagines si on était en plus dans la même chambre ? Le comble de l’impossible ! »

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