Et tout est dépeuplé...
Parle en #cc6699
© Ely
Peut-être qu'elle n'aurait pas dû le laisser dans sa chambre, peut-être qu'elle aurait dû le mettre dans son sac, mais elle n'avait pas eu envie qu'on se moque d'elle encore une fois, comme la semaine dernière. Certains élèves de sa classe étaient méchants, ou en tout cas assez méprisants, et elle n'appréciait que rarement d'être le sujet de moqueries de ses camarades, même si elle n'était pas près de changer de comportement pour autant.
Toujours est-il que quand elle était revenu dans sa chambre à midi pour récupérer quelque chose d'oublié, la porte n'était plus fermée. Alors oui, peut-être que sa colocataire était venue récupérer un truc, mais c'était l'oreiller d'Elyonne qui avait été déplacée, sa couette relevée et surtout, son doudou qui avait disparu.
Ibebee avait été enlevé.
Elle avait refusé d'y croire. D'abord, Elyonne s'était persuadée qu'elle l'avait fait tomber dans la nuit et qu'elle n'avait pas fait son lit en se levant. Elle oubliait souvent, après tout, donc c'était probable. Alors elle avait retourné toute la chambre, sûrement en faisant un boucan du diable à mesure que sa panique grandissait. Rien sous son lit, rien dans la boîte en carton posée à côté où elle rangeait ses livres de cours, rien sur sa table de nuit, rien par terre, rien dans l'armoire, rien, rien, rien...
Elle avait commencé à lancer des choses, à se taper la tête avec ses paumes, à fouiller dans des endroits improbables, jusqu'à chercher dans les affaires de Jessica - qu'elle avait rangées tant bien que mal.
A la fin, elle avait dû arrêter de chercher, parce que la panique qui serrait son cœur s'était attaquée à ses mains, qu’elle tremblait à l'idée de l'avoir perdu pour de bon, qu'elle s'était mise à pleurer au point que les larmes brouillaient totalement sa vue. Elle ne pourrait rien trouver dans cet état. Alors elle restait là, à genoux sur le sol de sa chambre, à pleurer toutes les larmes de son corps en marmonnant "non non nononononon". De plus en plus fort, de plus en plus paniquée, mais aussi de plus en plus teintée par une colère sous-jacente.
S'il n'était nulle part, c'est que quelqu'un lui avait volé. Quelqu'un avait osé s'introduire dans sa chambre pour lui prendre l'une des choses les plus précieuse à ses yeux. Le désespoir de cette réalisation la frappa en plein cœur, et elle se recroquevilla un peu plus sur elle-même, avant de finalement se décider à sortir. Elle courrait à travers toute l'école s'il le fallait et elle trouverait celui qui avait fait ça. Puis elle récupérerait son doudou et laisserait le karma se venger pour elle. Des gens aussi cruels et méchants ne pouvaient pas s'en sortir sans que le monde leur envoie un retour de bâton.
Elle n'alla pas bien loin. A peine eut-elle ouvert la porte et commencé à courir qu'elle percuta un adulte (venu enquêter sur les bruits dans sa chambre ou simplement là par hasard ?), et la maigrelette miniature qu'elle était se retrouva d'un coup assise sur le sol du couloir. Toujours en larmes, toujours secouée de sanglots incontrôlables.
Toujours est-il que quand elle était revenu dans sa chambre à midi pour récupérer quelque chose d'oublié, la porte n'était plus fermée. Alors oui, peut-être que sa colocataire était venue récupérer un truc, mais c'était l'oreiller d'Elyonne qui avait été déplacée, sa couette relevée et surtout, son doudou qui avait disparu.
Ibebee avait été enlevé.
Elle avait refusé d'y croire. D'abord, Elyonne s'était persuadée qu'elle l'avait fait tomber dans la nuit et qu'elle n'avait pas fait son lit en se levant. Elle oubliait souvent, après tout, donc c'était probable. Alors elle avait retourné toute la chambre, sûrement en faisant un boucan du diable à mesure que sa panique grandissait. Rien sous son lit, rien dans la boîte en carton posée à côté où elle rangeait ses livres de cours, rien sur sa table de nuit, rien par terre, rien dans l'armoire, rien, rien, rien...
Elle avait commencé à lancer des choses, à se taper la tête avec ses paumes, à fouiller dans des endroits improbables, jusqu'à chercher dans les affaires de Jessica - qu'elle avait rangées tant bien que mal.
A la fin, elle avait dû arrêter de chercher, parce que la panique qui serrait son cœur s'était attaquée à ses mains, qu’elle tremblait à l'idée de l'avoir perdu pour de bon, qu'elle s'était mise à pleurer au point que les larmes brouillaient totalement sa vue. Elle ne pourrait rien trouver dans cet état. Alors elle restait là, à genoux sur le sol de sa chambre, à pleurer toutes les larmes de son corps en marmonnant "non non nononononon". De plus en plus fort, de plus en plus paniquée, mais aussi de plus en plus teintée par une colère sous-jacente.
S'il n'était nulle part, c'est que quelqu'un lui avait volé. Quelqu'un avait osé s'introduire dans sa chambre pour lui prendre l'une des choses les plus précieuse à ses yeux. Le désespoir de cette réalisation la frappa en plein cœur, et elle se recroquevilla un peu plus sur elle-même, avant de finalement se décider à sortir. Elle courrait à travers toute l'école s'il le fallait et elle trouverait celui qui avait fait ça. Puis elle récupérerait son doudou et laisserait le karma se venger pour elle. Des gens aussi cruels et méchants ne pouvaient pas s'en sortir sans que le monde leur envoie un retour de bâton.
Elle n'alla pas bien loin. A peine eut-elle ouvert la porte et commencé à courir qu'elle percuta un adulte (venu enquêter sur les bruits dans sa chambre ou simplement là par hasard ?), et la maigrelette miniature qu'elle était se retrouva d'un coup assise sur le sol du couloir. Toujours en larmes, toujours secouée de sanglots incontrôlables.
28 Septembre 2018